Le dictionnaire des
mots moches
 
Tout ce qui est nécessaire pour écrire et causer moche.
 
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Message de M. .........., lu au souper du service des routes et voirie, le vendredi 8 novembre 2002

Monsieur le Président, M. le chef de service, Chers amis,

Je vous rassure tout de suite, je ne vais pas faire une envolée oratoire. Le président vient de faire une rétrospective de ma carrière professionnelle et elle est gentille, car je m'attendais au pire.

Mon propos sera tout autre, propos auquel j'associerai mes aînés retraités et ceux qui sont en passe de l'être.

Je suis né en l'an de grâce (et de guerre) 1942 ! Je suis né avant la télévision, juste après la découverte de la pénicilline, mais avant les produits surgelés, les photocopies, le plastique, les verres de contact, la vidéo et le magnétoscope et avant la pilule (puisque je suis là !).

J'étais là avant les cartes de crédit, juste avant la bombe atomique, avant le rayon laser et le stylo à bille, avant le lave-vaisselle, le frigo et le congélateur, les couvertures chauffantes, avant la climatisation, avant les chemises sans repassage et avant que l'homme marche sur la lune (au fait il ne m' en reste plus que 2) !

A l'époque, le fast-food, pour les anglais, était un menu de carême et un big-mac était un grand manteau de pluie. Il n' y avait pas de télécopie, ni de courrier A ou B. Je date de l'ère d'avant les HLM et avant les pampers (pauvres parents et surtout pauvre maman !). Je n' entendais pas parler, même après la première enfance, de modulation de fréquence, ni de cœur artificiel, de transplant et de machine à écrire électronique.

Je continue mon exposé en associant mes aînés qui sont là ce soir ; je parlerai donc au pluriel.

Pour nous, un ordinateur, c'était quelqu'un qui conférait un ordre ecclésiastique, une puce, c'était un parasite et une souris, de la nourriture pour chat ; les paraboles ne se trouvaient que dans la bible et non pas sur les toits ; un site c'était un point de vue panoramique, un CD-ROM nous aurait fait penser à une boisson jamaïcaine, un joint empêchait un robinet de goutter, l'herbe était pour les vaches et une cassette servait à ranger les bijoux ; un téléphone cellulaire aurait été installé dans un pénitencier, le rock était une matière géologique, un gai, c'était quelqu'un qui faisait rire (et peut-être encore maintenant !?) et made in Taiwan, c' était de l'exotisme.

Mais en définitive, nous étions sans doute, et sommes encore, une bonne race, robuste et vivace. Quand on songe à tous les changements qui ont bouleversé le monde et à tous les ajustements que nous avons su ou du négocier, il n' est pas étonnant que nous nous sentions parfois surs de nous et fiers d' avoir su sauter le fossé entre nous et la génération d'aujourd'hui. D' ailleurs, nous sommes heureux de recevoir quelques euros par courrier électronique..

En conclusion, nous sommes aussi, et cela grâce à Dieu, des survivants, des rescapés !

Me voici au bout de mon petit laïus.

Je vous souhaite, à ceux de la génération nouvelle et un peu moins nouvelle, une bonne route, avec un nouveau chef à la tête du service des routes et voirie.

Merci de m'avoir écouté et je vous dis bonne fin de soirée, bonne fin d' année, à vous et à vos familles.


M.T. L' hormonant .