Le Dicomoche pourrait se donner comme objectif d'avenir d'avoir le monopole exclusif d'achever complétement l'accumulation, les uns sur les autres, de la totalité des mots mal utilisés, ceux qui sont déja existants comme les nouveaux qui naissent chaque jour ou presque. Ce projet n'est pas actuellement en cours : le risque potentiel d'ajouter toujours plus de mots existe réellement. Même si on effectue un tri sélectif non exhaustif en graduant progressivement du blanc clair au noir sombre, il s'avère vrai qu'il faut se poser la question interrogative de savoir si un inventaire complet rédigé par écrit ne deviendra pas ensuite un monstre hideux par sa taille de grand géant. Cela pourrait, par une croissance positive sans cesse en augmentation, laisser la possibilité éventuelle d'un excès exagéré qui lui serait définitivement fatal. Aucun futur projet ne lui évitera d'être submergé sous des flots de vocabulaires apparentés entre eux sans que l'on puisse distinguer clairement la netteté des différences. Il deviendrait ensuite, par un retournement à l'envers, un néant vide.
Ce n'est pas un faux prétexte pour différer sans cesse à une date ultérieure une planification à l'avance dont l'objectif du but serait une éradication totale, une extermination jusqu'au dernier, des anglicismes sournois ou des pléonasmes redondants. À ce propos, sans vous infliger de fatigue asthénique qui pourrait causer des algies douloureuses (sans pour autant de traumatisme accidentel ni de glycémie sanguine), rappelons qu'un pléonasme est une lapalissade redondante ou redite, qui répète deux fois une expression qui s'avère vraie pour toute maxime énoncée que, fréquemment, on dit le plus souvent oralement ; au jour d'aujourd'hui, s'il est assez satisfaisant de voir de ses yeux que l'emploi de types de tournures de cette sorte recule en arrière, l'usage de circonlocutions comme périphrases augmente davantage.
Par un heureux bonheur, le fait réel que beaucoup collaborent ensemble au sein de cette tâche besogneuse, voire même prêtent constamment avec assiduité une oreille qui n'est pas sourde aux propos de leurs contemporains actuels, permet d'obtenir une sélection de morceaux choisis. Le don inné, dû à leur hérédité génétique, de certains à détecter et découvrir des mots de langage qui ne sont pas esthétiquement beaux facilite commodément l'immortalité impérissable de notre ouvrage.
Bien sûr, certains oublis sont fâcheusement regrettables. Répétons-le une nouvelle fois, la réciproque étant vraie de part et d'autre : il n'y a pas pour le Dicomoche de promotion par avancement de grade ni de mutation ailleurs, ni même d'épreuve probatoire. Personne n'est enfermé dans des catacombes souterraines creusées dans de la pierre minérale pendant des heures de temps. Aucun bip sonore ne vient troubler la calme quiétude de l'élaboration constructive de ce que vous lisez de vos yeux avec la respectueuse déférence qu'une telle œuvre mérite.